Octobre 2024
Bien que l’activité physique se révèle bénéfique dans la prise en charge du diabète de type 1 (ex. diminution de l’hémoglobine glyquée), ses effets sur la glycémie et sa régulation restent difficiles à prévoir, occasionnant parfois des crises d’hypoglycémie, qui constituent une crainte importante de la part des patients et un frein à la pratique. Des chercheurs passent en revue les adaptations nutritionnelles qui peuvent être mises en place chez les patients pour améliorer le contrôle glycémique et l’état nutritionnel, avant, pendant et après l’effort physique. Objectif ? Aider les diabétologues, les médecins du sport, les nutritionnistes et tous les acteurs de la santé impliqués dans le suivi des patients. Un focus sur les glucides est proposé dans cet article.
Performance et prévention des hypoglycémies : le double effet (kiss cool) des glucides
Chez les athlètes atteints de diabète de type 1, les glucides sont non seulement impliqués dans l’amélioration des performances (tout comme chez les athlètes non diabétiques), mais sont également essentiels pour prévenir les hypoglycémies. Les besoins en glucides vont dépendre de la stratégie de gestion d’insuline (dose, fréquence, horaire d’administration), et vice versa.
Avant l’épreuve sportive : les stratégies de charge en glucides mises en place dans les quelques jours précédant une épreuve sportive peuvent également être déployées par les patients DT1. Avant l’épreuve sportive, c’est surtout l’horaire du repas précédant l’effort qui peut être adapté : il doit avoir lieu au moins 4 heures avant, versus 2 à 4 h avant chez les athlètes non diabétiques, permettant des taux d’insuline relativement bas au moment de l’épreuve et un risque réduit d’hypoglycémie. Des glucides de faible index glycémique peuvent également aider à réguler la glycémie, et limiter les besoins d’insuline administrée. Toutefois, en cas de taux sanguins trop faibles en glucose avant le début de l’épreuve, des glucides de haut IG (gels, boissons pour sportifs…) peuvent agir de façon immédiate pour relever la glycémie.
Pendant l’épreuve : les glucides consommés par les athlètes (à des doses allant de 30 à 90 g/kg) pour maintenir le taux d’oxydation glucidique et assurer une performance optimale ont également toute leur place en cas de DT1. Une prise de glucides peut également aider à contrer l’hyperinsulinémie souvent expérimentée par les patients DT1 en début d’épreuve physique.
Après l’épreuve : la consommation de glucides en post-exercice pour reconstituer les réserves de glycogène est également indiquée chez les athlètes DT1. De plus, il leur est recommandé de l’associer à l’administration d’une petite quantité d’insuline pour faciliter la synthèse de glycogène. Des hypoglycémies tardives peuvent avoir lieu suite à un exercice physique chez les patients DT1, en particulier dans la nuit suivant une épreuve, et jusqu’au lendemain matin. Pour prévenir ce risque et ses conséquences, il est recommandé aux athlètes DT1 d’utiliser un système de suivi du glucose en continu les prévenant en cas de valeur alarmante, et de consommer une collation avant le coucher. À noter, le rôle potentiel des protéines dans la limitation du risque d’hypoglycémie (tout en participant à la récupération musculaire) constitue actuellement un champ majeur de la recherche clinique.
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